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Les bronzes de Riace
22-03-2008

 La peur du premier instant ne lui empêche pas d’aller vérifier de près ce qu’il a cru voir... ainsi il découvre, cachées dans le sol marin, deux statues en bronze. La police et les gardes côte, alertés, arrivent rapidement et récupèrent le précieux trésor qui est apporté dans un atelier de restauration à Florence. Il faudra attendre neuf années pour que les deux statues rejoignent leur actuelle splendeur et qu’elles puissent être exposées au public dans le Musée d’Archéologie de Reggio Calabria.

 

 

 

Certes les découvertes dans la mer Méditerranée ne sont pas si rares, mais le moment le plus étonnant et le plus passionnant est celui de la reconstitution de l’histoire des statues retrouvées. Qui sont ces deux hommes à la lance et au bouclier, à la parfaite beauté grecque ? Sans doute deux guerriers. Quels sentiments se cachent derrière leurs regards de porcelaine, leurs lèvres teintes de carmin et leurs dents d’argent ?

La réponse la plus convaincante arrive de Paolo Moreno, professeur d’archéologie à l’Université de Rome III, qui à travers ses études et ses recherches a réussi à donner une identité aux Bronzi di Riace. Les deux statues datent du V siècle av. J.-C. Elles représentent deux personnages de la guerre entre Sparte et Thèbes.

La statue dite " il vecchio " serait Anfiarao, protégé d’Apollon, auquel Jupiter octroie le don de la prophétie.

Son histoire est peinte à travers son expression : un guerrier prophète qui ne veut pas participer à une guerre dont il connaît déjà le funeste résultat. Son visage est détendu, ses yeux ouverts visent loin, à une sage résignation... il mourra s’effondrant dans un gouffre voulu par le roi de l’Olympe.

 
 " Il giovane " est peut-être Tideo, la violence de son histoire transparaît de son corps d’athlète guerrier, de l’imposante force, du regard farouche souligné par sa bouche entrouverte qui montre ses dents : fratricide, il s’enfuit de son pays pour rejoindre Argos où il combat contre Thèbes. Blessé à mort il se jette sur le cadavre de l’ennemi pour lui dévorer le cerveau.

Mais alors qu’est-ce qui lie ces deux statues et leurs histoires si différentes ? Pourquoi ont-elles été retrouvées en Italie, à 200 m. de la côte de Riace ? Le professeur Moreno répond à cela en consultant une sorte de guide touristique écrit par Pausanias entre 177 et 160 av. J.-C. L’auteur cite le monument de la place centrale de Argos : un groupe de 15 statues représentant les héros de la guerre de Thèbes. Des détails comme les mesures du piédestal ou bien encore l’attitude du corps faisant supposer la présence de la lance et du bouclier, peuvent rapprocher nos deux statues du groupe d’Argos.

Par ailleurs il semble difficile sinon impossible de savoir pourquoi elles ont été retrouvées en Italie ; sûrement reposent-elles sur le fond de la mer suite à un naufrage : il ne faut pas oublier que le Canal de Sicile était considéré par les Anciens comme un territoire sous l’emprise de Scylla et Charybde, monstres mythologiques qui s’acharnaient contre les bateaux de passage.

Malgré ces questions encore irrésolues les deux bronzi détiennent le rôle de représentants de la culture de la Magna Grecia et de la Calabria, dans son charme mystérieux de région de mer aux lointaines racines

article original et photos bronzes de Riace : http://touristie.com/italie/Beautes-mysteres-mer-Calabre-119

 
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